lequipe.fr a écrit :Boris Diaw, un parfum de retraite
Non convoqué pour le tournoi amical de Paris ce week-end, le capitaine emblématique de l'équipe de France, honoré dans la nuit de jeudi à vendredi par la NBA, a sans doute tiré un trait sur sa formidable carrière.
Il est loin désormais, très loin. Porté par les flots, bercé seulement par le clapotis de l'eau, Boris Diaw, l'épicurien, le contemplatif, l'amoureux des belles choses, a libéré les amarres. Sur son catamaran de 23 mètres de long, baptisé Babac, le capitaine sourire des Bleus a pris la mer depuis plus de deux mois. C'était son grand rêve, sa deuxième vie. Une vie sans rivages qui signifie très vraisemblablement, à trente-six ans, la fin d'une immense carrière. Comment pourrait-il en être autrement ? Tous les indices concordent et lui-même devrait très prochainement mettre un point final à sa magnifique histoire de basketteur.
Cette fin de semaine, l'équipe de France est convoquée à Paris-Coubertin pour y disputer deux rencontres amicales face au Monténégro vendredi puis la Grèce dimanche. Et pour la première fois depuis l'été 2008, pour la première fois sous la «gouvernance» Vincent Collet, Boris Diaw n'apparaît pas sur la liste des appelés. Une absence lourde de sens et de signification évidemment. Capitaine pilier, mentor et plus encore des Bleus qu'il avait ralliés, à dix-neuf ans, dans le froid polonais de Ciechocinek le 23 janvier 2002, Boris Diaw les a sans doute quittés le 2 juillet dernier à Krasnodar, en Russie. Sur un succès (78-84) qui propulsait l'équipe de France avec un bon coup d'avance en deuxième phase des qualifications au Mondial 2019, laquelle débute le 13 septembre prochain en Bulgarie.
Avec 247 sélections, Diaw est allé au bout de sa quête. Il rêvait d'égaler un jour son illustre maman, Élisabeth Riffiod. Il en est aujourd'hui exactement au même point. Inutile donc d'aller plus loin. L'histoire est belle ainsi. Et à quoi bon désormais aller même chercher un dernier contrat en club ? Levallois et son coach et ami, Frédéric Fauthoux, ont bien tenté de le relancer une dernière fois. Diaw s'est même donné tout l'été pour y réfléchir, un peu. Mais, à l'évidence, la vie du champion d'Europe 2013 est ailleurs désormais. Loin des terrains.
Depuis ce 2 juillet en Russie, Diaw n'a plus retouché un ballon et n'a sûrement pas envisagé de préparation physique, au cas où. Il a ouvert quelques bonnes bouteilles sur le pont de son bateau, les doigts de pied au fil de l'eau, et navigué du bassin des Chalutiers de La Rochelle à la baie de Naples, où il contemplait mardi soir encore un somptueux coucher de soleil. Bien sûr, il fit quelques escales, convive au mariage fin juillet de son coéquipier en sélection Fabien Causeur. Et sûrement qu'il a reparlé basket... Mais le terrain ne l'a pas rappelé et ne semble pas lui manquer. C'est donc gentiment, sereinement, à son image, que Boris Diaw s'avance vers une retraite sportive qu'il pourrait annoncer, discrètement, sans déclamation et en quelques mots simples, dans les jours à venir.
Mercredi matin, le champion NBA 2014 avec les Spurs s'est envolé pour Springfield (Massachusetts), siège du Hall of Fame NBA, pour recevoir dans la nuit de jeudi à vendredi le prix Mannie Jackson, récompensant son «esprit humain», son dévouement et l'impact positif qu'il a eu sur les autres, à travers sa fondation Babac'Ards, ses camps de basket et ses diverses actions, au Sénégal et au Pérou, pour aider la jeunesse à travers le basket. Comme une ultime parenthèse pour refermer quatorze saisons NBA. Et ce week-end, à Coubertin, on ne le verra pas. Diaw aura retrouvé son bateau et le clapotis de l'eau pour une semaine de vacances en compagnie de sa mère. Quelques jours de sa nouvelle vie au grand large.
Boris Diaw - Retraite sportive
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- Joruus
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Boris Diaw - Retraite sportive
Article de l’Équipe sur Boris qui va donc arrêter sa carrière, comme on s'y attendait.
- didier labrit-badie
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Re: Boris Diaw - Retraite sportive
Merci Joruus. Wahou, superbe article nostalgique et bien écrit
- Pastis Rosé
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Re: Boris Diaw - Retraite sportive
Clap de fin pour notre Bobo national.
Perso une page se tourne car il représentait une grosse partie du basket (et de son époque) que j'aimais.
Perso une page se tourne car il représentait une grosse partie du basket (et de son époque) que j'aimais.
Re: Boris Diaw - Retraite sportive
Sa vidéo d'annonce est à son image, joviale, pleine d'émotions, parfaite quoi. J'espère le recroiser lors de son tour du monde.
Tu connais pas Sheraf ? C’est un groupe, ils étaient number one.
- Guitou
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Re: Boris Diaw - Retraite sportive
C'est quand même la meilleure annonce de retraite sportive ever
Sinon, ça me fait bizarre de voir un mec plus jeune que moi à la retraite
Sinon, ça me fait bizarre de voir un mec plus jeune que moi à la retraite
- Légendaire8
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Re: Boris Diaw - Retraite sportive
Ce PR, il parle vraiment comme un vieux, pas vrai JiPéPé ?Pastis Rosé a écrit :Clap de fin pour notre Bobo national.
Perso une page se tourne car il représentait une grosse partie du basket (et de son époque) que j'aimais.
Bah, j'avais vu venir sa retraite, je l'avais même écrit ici il y a deux mois environ
@Guitou, t'y es presque: plus que 30 ans (40 si Macron est réélu )
On devrait jamais quitter Montauban
- Pastis Rosé
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Re: Boris Diaw - Retraite sportive
Légendaire8 a écrit :Ce PR, il parle vraiment comme un vieux, pas vrai JiPéPé ?Pastis Rosé a écrit :Clap de fin pour notre Bobo national.
Perso une page se tourne car il représentait une grosse partie du basket (et de son époque) que j'aimais.
Bah, j'avais vu venir sa retraite, je l'avais même écrit ici il y a deux mois environ
@Guitou, t'y es presque: plus que 30 ans (40 si Macron est réélu )
Et d'accord avec Guitou et Method sur la forme de sa sortie.
Atypique et sympathique.
A son image.
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Re: Boris Diaw - Retraite sportive
Pareil. On l'a vu tout jeune et aujourd'hui on réalise qu'il a fait ses 18 saisons.Pastis Rosé a écrit :Clap de fin pour notre Bobo national.
Perso une page se tourne car il représentait une grosse partie du basket (et de son époque) que j'aimais.
- didier labrit-badie
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Re: Boris Diaw - Retraite sportive
Et à par dans mon c.. elle est où cette vidéo?
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Re: Boris Diaw - Retraite sportive
Tim Duncan Manu Ginobili et Boris Diaw sont donc tous à la retraite.
D’une part ça me donne un coup de vieux même si pour moi ça sera dans 40 ans.
D’autre part je crois que je vais plus me faire que des vidéos de vieux matchs...
D’une part ça me donne un coup de vieux même si pour moi ça sera dans 40 ans.
D’autre part je crois que je vais plus me faire que des vidéos de vieux matchs...
Token se gausse
- Joruus
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Re: Boris Diaw - Retraite sportive
Superbe vidéo !
- didier labrit-badie
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Re: Boris Diaw - Retraite sportive
Merci Joruus. Vraiment originale cette annonce par vidéo.
Le big souvenir pour moi c'est cette action où il m'a fallu le ralenti pour comprendre où était passé le ballon :
Le big souvenir pour moi c'est cette action où il m'a fallu le ralenti pour comprendre où était passé le ballon :
- Guitou
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Re: Boris Diaw - Retraite sportive
Son année où il est MVP à 8 pts par match
- Joruus
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Re: Boris Diaw - Retraite sportive
La vidéo hommage de la FFBB :
Et un nouvel article de l’Équipe :
Et un nouvel article de l’Équipe :
lequipe.fr a écrit :Boris Diaw, une vie dans un sourire
Durant un quart de siècle, Boris Diaw a promené son altruisme, sa bienveillance et son éternel sourire aux quatre coins du monde, où notre reporter l'a suivi pendant près de vingt ans. Sans jamais jouer la star, Diaw fut un pilier, un socle, un totem du basket français.
Il y a des images que l'on met au coffre, que l'on enveloppe soigneusement dans la malle. Dans mon album figure un sourire. Le sourire du basket français. J'ai vécu la scène cent fois, mille fois. Cet athlète au pas de danseur quand il avait vingt ans, ce colosse aux appuis lourds quand il en eut trente, s'approchant de moi, le visage lumineux, le sourire en place, venant me saluer comme s'il me tendait un petit brin de bonheur. C'est cela Boris Diaw, c'est tout cela. De onze ans à trente-six ans, de Talence à Levallois. Une âme heureuse, ce don sublime de rendre toute chose légère, un talent de toute beauté, tout en bonté. Un amoureux de la vie, qui rayonne, qui enchante, un homme aux plaisirs ronds, esthétiques et vivants.
Bien sûr, à l'instant de clore ce quart de siècle, Boris est fier de brandir les bagues et les trophées. Il en a fait du chemin et des passes, tout en lecture, en bonne intelligence. Double champion de France avec Pau-Orthez (2001, 2003), champion NBA avec les San Antonio Spurs en 2014, champion d'Europe avec l'équipe de France en 2013 ! Une sélection nationale qu'il incarne, qu'il cimente, qu'il guide en compagnie de son compère et ami Tony Parker, mais tout autrement. Quand l'un est un compétiteur acharné et féroce, Boris y voit d'abord une magnifique aventure humaine sur un grand terrain de jeu.
Mais c'est sûrement au 23, rue Charles-Gounod à Talence, en banlieue bordelaise, dans la maison familiale bordée sur le devant d'un jardinet, que Diaw a empilé le meilleur. Quand il m'y reçoit à l'été 2015, quelques semaines avant l'Euro en France, je comprends. Pendant qu'il prépare le sacro-saint café dans la machine à expresso qu'il a trimbalée dans tous les vestiaires NBA et les chambres d'hôtel du monde, je m'imprègne. Les souvenirs n'ont pas pris une ride, ils s'élèvent en flamme, chaleureux et dansants. Boris se pose, raconte. Sa première licence, les playgrounds en bordure de la fac, « où je suis né au basket et où j'ai appris à faire des passes. Je suis un basketteur de la rue ! » se marre-t-il. Les retours à la maison à la nuit tombée, quand Elisabeth Riffiod, l'illustre maman, inquiète, fonçait plein phare sur la route pour ramener au nid l'oisillon et ses copains.
Elle est là, la fiole de vie de Diaw. Les tournois interdépartementaux quand il était gamin, avec le sandwich merguez, la ventrèche et les frites mayonnaise à 11 heures du matin, les déboulés en Mobylette pour arriver à l'heure à l'entraînement aux JSA Bordeaux... « Je n'ai jamais mis 30 points dans un match », m'assura-t-il un jour. Ça lui est arrivé cependant. Oh, pas souvent, trois fois en NBA (record à 34 points contre Dallas en play-offs en 2006) ! Mais il fut tellement heureux comme ça, préférant s'assurer du bien-être de ses ouailles plutôt que de se mettre en lumière. « Je n'aime pas jouer la star », avisait-il après un Mondial 2006 parfaitement tenu, en l'absence de TP.
Les meilleurs étés de Boris Diaw avec les Bleus
Il me revient aussi sa sortie de terrain à Siauliai, en Lituanie, lors de l'Euro 2011, après un succès contre l'Italie. Ce soir-là, Diaw avait dû se forcer un peu en attaque. À la sortie, 21 points, une rareté, qu'il commentait ainsi : « Je pensais que la prise à deux allait venir, mais le mec à l'opposé devait dormir ! » Boris Diaw, dans toute sa splendeur. Un réconfort, une bienveillance de tous les instants, comme lorsqu'il pose sa main sur le crâne de Nicolas Batum, quand celui-ci enfin sort de son sommeil offensif face à la Lettonie, après avoir traversé comme un pauvre hère le début de l'Euro 2013. Un phare, une veilleuse pour chasser les peurs dans le noir, comme en 2007, quand il est interdit de jeu parce que l'assurance ne couvre pas assez le risque lié à ses maux de dos et qu'il met de sa poche pour rejoindre ses camarades et participer à l'Euro.
Mais l'histoire de Boris Diaw ne se raconte pas seulement dans un rectangle de bois. Elle est riche d'une vie sans ballon, une vie qu'il aime dans ses moindres replis. Amateur de bonne bouffe, Boris est un gourmand, un cannibale du plaisir. À table, il fait systématiquement entrée-plat-dessert, quand il n'y a pas plus que ça ! À Rome, un soir, il bissa le primo piatto, le secondo et les desserts. À San Antonio, il dégota un superbe restaurant japonais, où l'on passa plus de quatre heures à décortiquer la carte presque entièrement. Et quand il vint un jour dans nos locaux à L'Équipe, il demanda poliment à Walter, le maître des lieux, de laisser le plateau de fromages sur la table. À Levallois, fin septembre dernier, à peine eut-il posé ses deux valises dans son appartement qu'il fila illico à la Foire aux vins du Leclerc de la ville où il était attendu, avant de rechercher sur Google les meilleurs restaurants du coin !
Il y a longtemps que Boris a compris qu'on ne mourait pas des bonnes et des belles choses. Chez lui, il y a aussi cette passion délicate pour la photo. Ses valises et tous les appareils qu'il emporte à chaque voyage. Amoureux de la nature, de la terre, de l'Afrique, Boris a passé tant d'heures merveilleuses au lever du soleil, au petit matin, couché dans la brousse, attendant qu'une lionne s'éveille. Un jour, en 2007, à Maribor, en Slovénie, nous nous sommes posés au sommet d'une des collines qui entourent la ville. Il a sorti son appareil, a fait défiler les photos d'animaux, lentement une à une. Et pour chaque cliché, il avait vécu une histoire extraordinaire.
Dix-huit ans de Boris Diaw en club
Copropriétaire de la Villa Navarre à Pau, où l'équipe de France pose traditionnellement les premières pierres de ses préparations estivales, Boris se trimbale en claquettes, fait résonner son rire, mais reste attentif au confort de la troupe. En décembre dernier, il y emmène son équipe de Levallois. Le soir, à la table des joueurs, sa voix vibre de bonne humeur. À la fin du repas, il passe une tête « côté staff », prend une chaise, se verse un fond de vin dans un verre d'eau et refait le monde, dévidant la pelote de ses premières années à Pau, des parties de tarot et des fêtes au « triangle », le quartier « chaud » alors des nuits paloises. Assis, on l'écoute, on est bien. Lui est conteur, il est heureux. « Il aimait la vie mais gentiment. Il s'est toujours bien tenu, il n'a jamais fini dans les caniveaux », glissait un jour l'emblématique président palois de l'époque, Pierre Seillant.
À l'heure où il quitte une scène qu'il a magnifiquement illuminée par son naturel et son génie discret, et avant de prendre la mer à bord de son bateau pour un tour du monde, un grand voyage qui lui ressemble bien, Boris Diaw emporte avec lui un sourire radieux. Et le basket français lui fait une place pour l'histoire.
Re: Boris Diaw - Retraite sportive
Moi, c'est plutôt JiPaPi...Légendaire8 a écrit : Ce PR, il parle vraiment comme un vieux, pas vrai JiPéPé ?
Les cons, ça ose tout. C'est même à ça qu'on les reconnait.