Peut-être moins fort à la mène, mais le danger vient de partout au SLUC et à chaque journée, c'est un joueur différent qui s'illustre ! En 5 journée de championnat, 4 joueurs nancéiens différents ont terminé meilleur marqueur d'une rencontre (Ricardo Greer, Jeff Greer, Mike Bauer et Victor Samnick 2 fois). Contre la JDA, les 11 joueurs présents en Bourgogne ont tous marqué...
Sinon, petite interview de quelqu'un qui ne vous est pas étranger : Mike Bauer. Interview où il revient sur sa délicate période béarnaise :
Est Républicain a écrit : « C'était fou ! »
Il avait été recruté par Pau, mais ne rentrait pas dans les plans du coach. Mike Bauer garde un drôle de souvenir de son passage dans le Béarn.
NANCY. _ 26 pts à 12/13 aux shoots, 34 d'évaluation en 27 minutes. Mike Bauer a littéralement crevé l'écran samedi à Dijon. Et quelque chose nous dit que sa ligne de stat n'est pas passée inaperçue à Pau-Orthez. Il y a moins d'un an, l'intérieur américain portait en effet les couleurs de l'Elan Béarnais. Mais malgré quelques prestations de haut vol en Pro A ou en Euroligue, Mike Bauer a passé trois mois sur la sellette parce qu'il ne rentrait pas dans les plans du coach Gordon Herbert, avant de décider de faire ses valises.
Quelques mois plus tard, c'est l'heure des retrouvailles avec Pau. Et cela ne déplairait sans doute pas à l'Américain de sortir le même genre de match que samedi dernier...
- Mike Bauer, on imagine que ce match face à Pau-Orthez sera un peu spécial pour vous...
- Oui. Mais je ne vais rien forcer, je vais simplement jouer mon jeu. Je veux les battre, c'est sûr, mais pas forcément plus qu'une autre équipe car je comprends ce qui s'est passé. Je sais que j'ai fait tout ce qu'il fallait là-bas, que j'ai tout donné. Simplement, je ne contrôlais pas tout. Pierre Seillant (le directeur exécutif) m'avait fait venir mais Gordy (Gordon Herbert, l'entraîneur) avait d'autres vues.
- Que s'est-il passé exactement ?
- Quand j'ai signé à Pau, c'était juste avant la fin de saison. Tout était OK, Didier (Gadou) devait repartir pour une nouvelle saison, mais finalement il n'a pas été reconduit. Pau a alors fait signer Gordon Herbert. Pendant tout l'été, il ne m'a pas passé un seul coup de fil et j'ai pensé que tout était bon.
Près du SLUC la saison dernière
- A quel moment avez-vous senti que ce n'était pas le cas ?
- Trois jours avant que je parte pour Pau. Mon agent m'a appelé pour me dire que Gordon Herbert voulait me transférer à Nancy. J'étais alors très très proche de venir au SLUC. Cela m'aurait bien plu, j'ai préféré toucher un peu moins d'argent mais jouer l'Euroligue pour l'exposition que cela représente. Gordon Herbert a dit OK. Mais une semaine plus tard, il est revenu me dire qu'il y avait une possibilité avec une autre équipe. J'ai refusé en lui disant que je voulais jouer l'Euroligue. Cela a duré plusieurs semaines. Il y a eu d'abord Nancy, qui a finalement fait signer Victor Samnick, puis Paris, Paris, Francfort, une équipe italienne... Toutes les semaines ou presque, le coach me disait « Je veux que tu partes, je veux que tu restes, je veux que tu partes... » C'était fou !
- Cela doit être dur de jouer trois mois en sachant que le coach ne compte pas sur vous ?
- Oui, mais je pense avoir conservé l'esprit d'équipe. J'ai fait tout ce que je pouvais pour aider le groupe à gagner, tout en me battant pour garder ma place à mon poste car Gordon disait que le meilleur jouerait. A mon poste, je pense que j'ai été celui qui a eu le meilleur rendement mais malgré cela, le coach voulait toujours que je parte. Au bout d'un moment, je me suis dit que j'avais eu l'occasion de me montrer en Euroligue, et qu'il était temps de partir car la situation était vraiment difficile. J'ai donc signé à Francfort.
« Quelques sentiments négatifs »
- Avec quelques mois de recul, vous n'avez aucun sentiment négatif envers l'Elan Béarnais ?
- Evidemment, j'ai quelques sentiments négatifs, mais je ne m'y attarde pas car cela ne m'aide pas. Je me sens à l'aise par rapport à tout ça, et je me concentre sur ce que je peux contrôler. Or, ce qui s'est passé à Pau, ce n'était pas moi qui le contrôlait mais d'autres personnes. J'ai beaucoup appris sur moi-même et sur les gens. Maintenant, il y a certaines personnes en qui je ne pourrais plus accorder la même confiance dans le business. Mais bon, c'est la situation qui était comme ça... Et puis, il y a eu des aspects négatifs, mais aussi des positifs. C'est à Pau que j'ai rencontré ma femme Laurence. Aujourd'hui, j'ai une petite fille merveilleuse, Laly-Marie. Alors, quelque part, cela a été aussi une belle année. Aujourd'hui, je suis à Nancy et je suis très heureux.
- Avec quatre défaites en cinq matches, Pau-Orthez ne va pas fort depuis le début de saison...
- C'est vrai. Cédric Ferchaud, qui est un copain, jouait très bien avant que la saison débute, il a l'expérience de la Pro A et je suis plutôt surpris qu'il ne joue pas plus dans cette équipe, tout comme Thierry Rupert. Pau a besoin de leadership. Maintenant, c'est le problème de leur coach, pas le mien. Ceci dit, je me méfie de ces gars. J'ai joué avec eux la saison dernière, et je sais ce qu'ils peuvent faire.
- Vous avez regardé à la télé leur débâcle face à Villeurbanne vendredi dernier (-44) ?
- Non, mais je les ai vus jouer deux autres fois, et en présaison. L'équipe a beaucoup changé mais il y a du talent, et quand on voit ce qui se passe... c'est fou.
- Vous venez de gagner de plus de trente points à Dijon, Pau vient de couler face à Villeurbanne. Personne ne s'attend vraiment à ce que vous perdiez ce vendredi...
- C'est sur que c'est un match qu'on devrait gagner sur le papier. Les gens disaient déjà la même chose à Dijon. Mais si on n'est pas concentrés, si on ne joue pas en équipe, si on n'affiche pas de l'intensité à chaque instant, des équipes comme Dijon, Pau, Strasbourg peuvent jouer la gagne contre nous. Mais si on est concentrés pendant tout le match...
Recueilli par Anthony GUILLE